Adolf Bartels, l'historien littéraire

01.01.1901

Source : Communications de l’association pour la défense contre l’antisémitisme 1901, IIe année, Nr. 37

 

Quelle: Mitteilungen aus dem Verein zur Abwehr des Antisemitismus 1901, II. Jahrgang, Nr. 37

Quiconque est capable de s'observer un tant soit peu sait ce que l'on entend par ladite "impartialité" dans les observations historiques. Nous jugeons tous d'un point de vue personnellement coloré, auquel le lieu et le moment de notre naissance et de notre vie nous ont amenés. Cela est particulièrement évident lorsque nous contemplons des créations spirituelles. Il serait vain de ne pas admettre qu'en fin de compte, deux humains ne peuvent pas avoir la même opinion sur un tableau ou un poème. Et les différentes opinions se retrouvent également dans notre jugement historique. Celui qui voit en Lessing le grand précurseur de la nouvelle littérature décrira le contexte historique dans lequel il le place de manière tout à fait différente ; et tout à fait différente sera celle qui, avec Eugen Dühring, ne voit en lui qu'une pseudograndeur élevée par le "judaïsme". Celui qui a cette introspection sera plus doux dans son traitement de nombreuses œuvres de l'histoire intellectuelle que celui qui croit au conte de "l'impartialité".

01

Wer nur ein klein wenig sich selbst zu beobachten vermag, der weiß, was es mit der sogenannten « Unbefangenheit » bei geschichtlichen Betrachtungen auf sich hat. Wir urteilen doch alle von einem persönlich gefärbten Standpunkt aus, zu dem uns Ort und Zeit unserer Geburt und das Leben gebracht haben. Am stärksten tritt das zutage, wenn unsere Betrachtung den geistigen Schöpfungen gilt. Es wäre eitel Selbsttäuschung, wenn man sich nicht eingestehen wollte, daß letzten Endes nicht zwei Menschen über ein Bild oder eine Dichtung gleicher Meinung sein können. Und die verschiedenen Meinungen fließen auch in unser geschichtliches Urteil ein. Der wird den geschichtlichen Zusammenhang, in den er Lessing stellt, ganz anders schildern, der in ihm den großen Pfadfinder der neuen Literatur sieht; und ganz anders derjenige, der mit Eugen Dühring in ihm nur eine vom « Judentum » hinaufgeschraubte Scheingröße sieht. Wer diese Selbstbeobachtung hat, wird mit manchem Werk der Geistesgeschichte milder zu Gericht gehen als ein solcher, der an das Märchen von der « Unbefangenheit » glaubt.

Il faut s'en souvenir lorsqu'on aborde un livre qui est à bien des égards caractéristique de notre façon actuelle d'écrire l'histoire littéraire, « Histoire de la littérature allemande » (« Geschichte der deutschen Literatur » Verlag Eduard Avenarius, Leipzig 1901) d'Adolf Bartels, dont le premier volume est paru jusqu'à présent. Adolf Bartels est, il faut le dire d'emblée, un homme qui a de l'esprit et du goût. En fait, il a tellement les deux que sa mesure lui donne au moins le droit de considérer l’évolution de la littérature allemande de son point de vue. Mais la manière dont Bartels fait valoir ce point de vue est décidément repoussante pour celui qui fait preuve d'introspection et d'autocritique. Il suffit de placer une seule phrase ici pour justifier ce sentiment. En parlant de Goethe, Bartels applique à "Faust" une des paroles de Jacob Burckhardt : "Faust est un mythe vrai et juste, c'est-à-dire une grande image primitive, dans laquelle chacun doit anticiper son être et son destin à sa manière". À cette phrase du grand historien, M. Bartels ajoute : "Oui, et surtout s'il s'agit d'un humain germanique". Nous lisons quelque chose comme cela encore et encore dans cette histoire littéraire. Adolf Bartels veut écrire son livre en tant qu’"humain germanique". Ce qu'il veut vraiment dire avec cela se révèle complètement, si l'on sait lire un peu entre les lignes. Il ne me vient pas à l'esprit d'assimiler M. Bartels aux gens du parti sans relief qui ont inventé l'"humain germanique" afin d'avoir un mot aussi euphonique que possible pour justifier leur antisémitisme. J'ai trop de respect pour les connaissances et le goût de Bartel pour tomber dans l'erreur qui se trouverait dans une telle équation. Mais une chose me semble certaine : les omissions de Bartel sur l'"humain germanique" ont grandi sur le même terrain que les bavardages absurdes des antisémites.

02

Man muß sich das vorhalten, wenn man an ein Buch herantritt, das in vieler Hinsicht charakteristisch für unsere gegenwärtige Art der Literaturgeschichtsschreibung ist, an Adolf Bartels « Geschichte der deutschen Literatur » (Verlag Eduard Avenarius, Leipzig 1901), von dem bis jetzt der erste Band erschienen ist. Adolf Bartels ist, das soll hier gleich vorausgeschickt werden, ein Mann, der Geist und Geschmack hat. Er hat von beiden sogar so viel, daß ihn sein Maß immerhin berechtigt, von seinem Standpunkt aus die Entwicklung der deutschen Literatur zu betrachten. Wie aber Bartels diesen seinen Standpunkt zur Geltung bringt, das wirkt auf jemand, der Selbstbeobachtung und Selbstkritik hat, entschieden abstoßend. Ich brauche nur einen einzigen Satz hierher zu setzen, um diese Empfindung zu rechtfertigen. Bei Besprechung Goethes wendet Bartels ein Wort Jacob Burckhardts auf den « Faust » an: « Faust ist ein echter und gerechter Mythus, das heißt ein großes urtümliches Bild, in welchem jeder sein Wesen und sein Schicksal auf seine Weise wieder zu ahnen hat.» Zu diesem Satze des großen Geschichtsschreibers setzt Herr Bartels hinzu: « Jawohl, und besonders, wenn er ein germanischer Mensch ist ». So etwas lesen wir in dieser Literaturgeschichte immer wieder und wieder. Adolf Bartels will als « germanischer Mensch » sein Buch schreiben. Was er eigentlich damit sagen will, kommt völlig ans Tageslicht, wenn man ein wenig zwischen den Zeilen zu lesen versteht. Es fällt mir nicht ein, Herrn Bartels gleichzustellen mit den platten Parteimenschen, die den « germanischen Menschen » erfunden haben, um damit ein möglichst wohlklingendes Wort für die Rechtfertigung ihres Antisemitismus zu haben. Ich habe vor Bartels Wissen und Geschmack zuviel Achtung, um in den Fehler zu verfallen, der in einer solchen Gleichstellung läge. Aber eines scheint mir gewiß: auf einem ähnlichen Boden wie die unsinnigen Schwätzereien der Antisemiten sind doch auch Bartels Auslassungen über den « germanischen Menschen » erwachsen.

Tout son livre gagne quelque chose de non vrai dans ce qu'il veut nous faire croire que les jugements que seul M. Bartels porte sont faits du point de vue de "l'humain germanique". Et, ce qui est bien pire, son livre acquiert par cela quelque chose de dangereux. Car la fausseté qui réside dans le fait qu'il réinterprète son opinion personnelle comme celle d'un sentiment "germanique" devient un danger pour lui-même. Il devient mesquin et - même de son point de vue - injuste. Il n'est pas nécessaire d'être un disciple inconditionnel de Wilhelm Scherer, on peut certes reconnaître les erreurs de la vision de la littérature de cet homme ; mais il faut néanmoins trouver mesquin que Bartels, à l'occasion de sa revue de l'épopée du Christ "Heliand", écrive : "En revanche, Scherer laisse peu de bon dans la poésie : c'est pour lui un simple poème didactique.... "Les Juifs sont placés dans la lumière la plus défavorable". On remarque que l'histoire littéraire de Scherer a été écrite à l'origine pour le public de la "Neue Freie Presse" (« Nouvelle presse libre »). Cette phrase de Bartel n'est compréhensible que si elle est comprise de telle manière que le public de la "Nouvelle presse libre" soit considéré comme juif. Tels sont donc finalement les fleurons de l'esprit "germanique", qu'un homme qui, par son sérieux scientifique et son esprit, a absolument droit à un jugement différent, est soupçonné d'écrire pour un certain public.

03

Sein ganzes Buch gewinnt etwas Unwahres dadurch, daß er uns die Urteile, die doch nur Herr Bartels fällt, als solche aufschwatzen möchte, die vom Standpunkte des « germanischen Menschen » gefällt seien. Und was viel schlimmer ist, dadurch gewinnt sein Buch etwas Gefährliches. Denn das Unwahre, das darin liegt, daß er sich seine persönliche Meinung zu der eines « germanisch » Fühlenden umdeutet, wird für ihn selbst zu einer Gefahr. Er wird kleinlich und - auch von seinem Standpunkt aus - ungerecht. Man braucht kein unbedingter Anhänger Wilhelm Scherers zu sein, man kann die Fehler der Literaturbetrachtung dieses Mannes durchaus erkennen; aber man muß es doch kleinlich finden, wenn Bartels bei Gelegenheit der Besprechung des Christus-Epos « Heliand » schreibt: « Dagegen läßt Scherer an der Dichtung wenig Gutes: sie ist ihm ein bloßes Lehrgedicht ... "Die Juden werden in das ungünstigste Licht gestellt". Man merkt doch, daß Scherers Literaturgeschichte ursprünglich für das Publikum der "Neuen Freien Presse" geschrieben war.» Verständlich ist dieser Satz Bartels doch nur, wenn er so aufgefaßt wird, daß das Publikum der « Neuen Freien Presse » als ein jüdisches gedacht wird. Das also sind zuletzt doch die Blüten des « germanischen » Geistes, daß ein Mann, der durch seinen wissenschaftlichen Ernst und seinen Geist auf eine andere Beurteilung unbedingt Anspruch hat, verdächtigt wird, für ein gewisses Publikum zu schreiben.

C'est tout aussi mesquin lorsque Moïse Mendelssohn est caractérisé par les mots : "Avec Moïse Mendelssohn, son "Phèdre", ses "Heures du matin", sa "Jérusalem", commence l'influence juive sur la littérature allemande, son déisme fondamentalement sobre devient le credo de larges cercles et est toujours appelé par Hettner "la religion béatifiée (!) de la raison synthétique". Il sera nécessaire de réécrire complètement le chapitre de Mendelssohn et de mettre en lumière les aspects spécifiquement juifs de l’essence et de l'œuvre de Moïse - en tant qu'être humain, il ne doit pas y perdre trop de choses, comme je le crois ". - On peut voir comment M. Bartels doit être très prudent, afin que la noble humanité, qu'il n'ose pas nier en Moïse Mendelssohn, rende possible une représentation dans laquelle - le Juif perd quelque chose.

04

Ebenso kleinlich ist es, wenn Moses Mendelssohn mit den Worten charakterisiert wird: « Mit Moses Mendelssohn, seinem "Phädon", seinen "Morgenstunden", seinem "jerusalem", beginnt der jüdische Einfluß auf die deutsche Literatur, sein im Grunde nüchterner Deismus wird das Glaubensbekenntnis weiter Kreise und wird noch von Hettner "beseligende (!) Vernunftreligion" genannt. Es wird nötig sein, das Kapitel Mendelssohn einmal völlig neu zu schreiben und das Spezifisch-Jüdische in Moses Wesen und Wirken ins Licht zu stellen - als Mensch dürfte er da, wie ich glaube, nicht allzuviel verlieren ». - Man sieht, wie geschraubt Herr Bartels werden muß, damit die edle Menschlichkeit, die auch er bei Moses Mendelssohn nicht zu leugnen wagt, doch eine Darstellung möglich mache, bei welcher - der Jude etwas verliert.

Que le "Nathan" de Lessing soit placé dans une lumière tordue par le point de vue de Bartel est probablement une évidence. Il dit qu'il est un poème de tendance avec les "défauts du poème de tendance". Le peu de compréhension que M. Bartels a de lui-même est évident dans les mots qu'il attache à ses réflexions sur "Nathan". "Nous ne doutons plus un seul instant que le christianisme en tant que religion, et pas seulement en tant que doctrine morale, est résolument supérieur au judaïsme et au mahométanisme, et dans une œuvre objective - et toutes les œuvres dramatiques devraient être objectives - nous demandons à juste titre que le représentant du christianisme soit placé à côté de ceux des deux autres religions en tant que personnalité spirituellement la plus élevée... ». M. Bartels préfère donc un poème à tendance chrétienne au "Nathan" de Lessing. C'est son jugement personnel. Mais qu'il l'avoue, et ne mente pas en disant que l'œuvre de tout poète est censée être "objective". C'est de l'étroitesse de coeur. Et cette étroitesse de cœur, ce champ de vision limité, est l'un des principaux défauts du livre entier de Bartels. Que dire de la façon dont ce littéraire s'est attaqué à Schiller ? M. Bartels a beaucoup de choses à dire contre Schiller. Il semble surestimé. Nous ne voulons pas discuter avec M. Bartels. S'il disait simplement que Schiller est "indispensable comme éducateur du peuple et de la jeunesse" jusqu'à ce jour, et qu'il est encore, à un certain stade de l'éducation, le grand poète et l'humain qui nous emporte ; le stade doit, pour l'instant, en l'absence d'un substitut complet, s'accrocher à lui, mais le développement de la littérature l'a dépassé...", alors on voudrait objecter beaucoup. ", on pourrait s'y opposer beaucoup ; mais on pourrait en discuter sérieusement. Mais le sérieux s'arrête, et la comédie commence, lorsque M. Bartels devient "germanique" dans Schiller : "Il est le seul dramaturge important de sa tribu, et même si je crois en une loi de contraste, qui exige impérativement le type opposé au type, c'est-à-dire l'humain dramatique de la volonté à l'humain lyrique du sentiment, je ne trouve pas que le drame de Schiller corresponde au lyrisme souabe ; j'y trouve, en accord avec de nombreux autres juges, quelque chose de non allemand, voire de non-germanique. Cela a donc également conduit à l'hypothèse d'un sang celtique chez Schiller... ». Ainsi, comme Schiller ne satisfait pas tout à fait le Bartels "germanique", il n'est pas nécessaire que Schiller soit un " pur germain".

05

Daß Lessings « Nathan » durch Bartels Standpunkt in ein schiefes Licht gestellt wird, ist wohl selbstverständlich. Er sagt, daß er ein Tendenzgedicht sei mit den « Fehlern des Tendenzgedichtes ». Wie wenig da Herr Bartels sich selbst versteht, geht aus den Worten hervor, die er an seine Betrachtungen des « Nathan » knüpft. « Wir zweifeln keinen Augenblick mehr, daß das Christentum als Religion, nicht bloß als Sittenlehre, dem Judentum und dem Mohammedanismus ganz entschieden überlegen ist, und wir würden in einem objektiven Werke - und das sollen alle dramatischen sein - allerdings mit Recht verlangen, daß der Vertreter des Christentums neben denen der beiden anderen Religionen als die geistig höchststehende Persönlichkeit hingestellt würde ... ». Herr Bartels hätte ein christliches Tendenzgedicht also lieber als Lessings « Nathan ». Das ist sein persönliches Urteil. Aber er soll das doch gestehen und nicht damit flunkern, daß jedes Dichterwerk « objektiv » sein soll. Das ist denn doch Engherzigkeit. Und diese Engherzigkeit, dieser beschränkte Gesichtskreis ist ein Hauptmangel von Bartels ganzem Buch. Was soll man dazu sagen, wie dieser Literatistiker Schiller zu Leibe geht? Herr Bartels hat manches gegen Schiller zu sagen. Er scheint ihm überschätzt. Wir wollen darüber nicht rechten mit Herrn Bartels. Wenn er einfach sagte, Schiller ist « für Volk und Jugend » bis heute « als Erzieher unentbehrlich und in einem gewissen Stadium der Erziehung nach wie vor der fortreißende große Dichter und Mensch; die Bühne muß einstweilen in Ermangelung eines vollständigen Ersatzes an ihm festhalten, die Entwicklung der Literatur aber ist über ihn hinausgelangt ... », so möchte man zwar viel dagegen einwenden können; aber es ließe sich ernsthaft darüber reden. Der Ernst hört aber auf, und die Komik beginnt, wenn Herr Bartels bei Schiller « germanisch » wird: « Er ist der einzige bedeutende Dramatiker seines Stammes, und wenn ich auch an ein Gesetz des Kontrastes glaube, das zum Typus den Gegentypus, also zum lyrischen Gefühlsmenschen den dramatischen Willensmenschen gebieterisch verlangt, so finde ich doch die Dramatik Schillers der schwäbischen Lyrik nicht entsprechend, finde, hier in Übereinstimmung mit zahlreichen anderen Beurteilern, etwas Undeutsches, ja Ungermanisches in ihr. Das hat denn auch die Annahme eines keltischen Blutzusatzes in Schiller veranlaßt ... ». Also, weil Schiller den « Germanen » Bartels nicht ganz befriedigt, muß Schiller kein « reiner Germane » sein.

Celui qui voit clair dans tous les domaines n'a qu'un sourire pour des remarques comme celles de M. Bartels. Le danger, cependant, réside dans le fait que beaucoup de ceux qui ont un cercle de vision - encore plus étroit que celui de Bartels - doivent se sentir "germaniquement" à l'aise avec son étroitesse d'esprit. Je ne trouve que des moucherons antisémites dans le livre. Mais je ne serais pas surpris si ces moucherons devenaient des éléphants antisémites tout à fait respectables chez de nombreux lecteurs. Et je ne crois pas qu'un tel effet serait très désagréable pour M. Bartels. Tout son travail ne peut pas me sauver au moins de cette croyance.

06

Wer die Dinge nach allen Seiten durchschaut, hat für solche Ausführungen wie die des Herrn Bartels nur ein - Lächeln. Das Gefährliche liegt aber darin, daß viele, die einen - noch engeren Gesichtskreis haben als Bartels, sich « germanisch » angeheimelt fühlen müssen von seiner Engherzigkeit. Ich finde in dem Buche allerdings nur antisemitische Mücken. Aber wundern könnte ich mich nicht, wenn diese Mücken bei zahlreichen Lesern sich zu ganz ansehnlichen antisemitischen Elefanten auswüchsen. Und es fehlt mir doch der Glaube, daß eine solche Wirkung Herrn Bartels - sehr unangenehm wäre. Sein ganzes Wirken kann mich wenigstens vor diesem Glauben nicht bewahren.

Adolf Bartels, l'historien littéraire

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Adolf Bartels, der Literarhistoriker

Source : Communications de l’association pour la défense contre l’antisémitisme 1901, IIe année, Nr. 37

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Quelle: Mitteilungen aus dem Verein zur Abwehr des Antisemitismus 1901, II. Jahrgang, Nr. 37

Quiconque est capable de s'observer un tant soit peu sait ce que l'on entend par ladite "impartialité" dans les observations historiques. Nous jugeons tous d'un point de vue personnellement coloré, auquel le lieu et le moment de notre naissance et de notre vie nous ont amenés. Cela est particulièrement évident lorsque nous contemplons des créations spirituelles. Il serait vain de ne pas admettre qu'en fin de compte, deux humains ne peuvent pas avoir la même opinion sur un tableau ou un poème. Et les différentes opinions se retrouvent également dans notre jugement historique. Celui qui voit en Lessing le grand précurseur de la nouvelle littérature décrira le contexte historique dans lequel il le place de manière tout à fait différente ; et tout à fait différente sera celle qui, avec Eugen Dühring, ne voit en lui qu'une pseudograndeur élevée par le "judaïsme". Celui qui a cette introspection sera plus doux dans son traitement de nombreuses œuvres de l'histoire intellectuelle que celui qui croit au conte de "l'impartialité".

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Wer nur ein klein wenig sich selbst zu beobachten vermag, der weiß, was es mit der sogenannten « Unbefangenheit » bei geschichtlichen Betrachtungen auf sich hat. Wir urteilen doch alle von einem persönlich gefärbten Standpunkt aus, zu dem uns Ort und Zeit unserer Geburt und das Leben gebracht haben. Am stärksten tritt das zutage, wenn unsere Betrachtung den geistigen Schöpfungen gilt. Es wäre eitel Selbsttäuschung, wenn man sich nicht eingestehen wollte, daß letzten Endes nicht zwei Menschen über ein Bild oder eine Dichtung gleicher Meinung sein können. Und die verschiedenen Meinungen fließen auch in unser geschichtliches Urteil ein. Der wird den geschichtlichen Zusammenhang, in den er Lessing stellt, ganz anders schildern, der in ihm den großen Pfadfinder der neuen Literatur sieht; und ganz anders derjenige, der mit Eugen Dühring in ihm nur eine vom « Judentum » hinaufgeschraubte Scheingröße sieht. Wer diese Selbstbeobachtung hat, wird mit manchem Werk der Geistesgeschichte milder zu Gericht gehen als ein solcher, der an das Märchen von der « Unbefangenheit » glaubt.

Il faut s'en souvenir lorsqu'on aborde un livre qui est à bien des égards caractéristique de notre façon actuelle d'écrire l'histoire littéraire, « Histoire de la littérature allemande » (« Geschichte der deutschen Literatur » Verlag Eduard Avenarius, Leipzig 1901) d'Adolf Bartels, dont le premier volume est paru jusqu'à présent. Adolf Bartels est, il faut le dire d'emblée, un homme qui a de l'esprit et du goût. En fait, il a tellement les deux que sa mesure lui donne au moins le droit de considérer l’évolution de la littérature allemande de son point de vue. Mais la manière dont Bartels fait valoir ce point de vue est décidément repoussante pour celui qui fait preuve d'introspection et d'autocritique. Il suffit de placer une seule phrase ici pour justifier ce sentiment. En parlant de Goethe, Bartels applique à "Faust" une des paroles de Jacob Burckhardt : "Faust est un mythe vrai et juste, c'est-à-dire une grande image primitive, dans laquelle chacun doit anticiper son être et son destin à sa manière". À cette phrase du grand historien, M. Bartels ajoute : "Oui, et surtout s'il s'agit d'un humain germanique". Nous lisons quelque chose comme cela encore et encore dans cette histoire littéraire. Adolf Bartels veut écrire son livre en tant qu’"humain germanique". Ce qu'il veut vraiment dire avec cela se révèle complètement, si l'on sait lire un peu entre les lignes. Il ne me vient pas à l'esprit d'assimiler M. Bartels aux gens du parti sans relief qui ont inventé l'"humain germanique" afin d'avoir un mot aussi euphonique que possible pour justifier leur antisémitisme. J'ai trop de respect pour les connaissances et le goût de Bartel pour tomber dans l'erreur qui se trouverait dans une telle équation. Mais une chose me semble certaine : les omissions de Bartel sur l'"humain germanique" ont grandi sur le même terrain que les bavardages absurdes des antisémites.

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Man muß sich das vorhalten, wenn man an ein Buch herantritt, das in vieler Hinsicht charakteristisch für unsere gegenwärtige Art der Literaturgeschichtsschreibung ist, an Adolf Bartels « Geschichte der deutschen Literatur » (Verlag Eduard Avenarius, Leipzig 1901), von dem bis jetzt der erste Band erschienen ist. Adolf Bartels ist, das soll hier gleich vorausgeschickt werden, ein Mann, der Geist und Geschmack hat. Er hat von beiden sogar so viel, daß ihn sein Maß immerhin berechtigt, von seinem Standpunkt aus die Entwicklung der deutschen Literatur zu betrachten. Wie aber Bartels diesen seinen Standpunkt zur Geltung bringt, das wirkt auf jemand, der Selbstbeobachtung und Selbstkritik hat, entschieden abstoßend. Ich brauche nur einen einzigen Satz hierher zu setzen, um diese Empfindung zu rechtfertigen. Bei Besprechung Goethes wendet Bartels ein Wort Jacob Burckhardts auf den « Faust » an: « Faust ist ein echter und gerechter Mythus, das heißt ein großes urtümliches Bild, in welchem jeder sein Wesen und sein Schicksal auf seine Weise wieder zu ahnen hat.» Zu diesem Satze des großen Geschichtsschreibers setzt Herr Bartels hinzu: « Jawohl, und besonders, wenn er ein germanischer Mensch ist ». So etwas lesen wir in dieser Literaturgeschichte immer wieder und wieder. Adolf Bartels will als « germanischer Mensch » sein Buch schreiben. Was er eigentlich damit sagen will, kommt völlig ans Tageslicht, wenn man ein wenig zwischen den Zeilen zu lesen versteht. Es fällt mir nicht ein, Herrn Bartels gleichzustellen mit den platten Parteimenschen, die den « germanischen Menschen » erfunden haben, um damit ein möglichst wohlklingendes Wort für die Rechtfertigung ihres Antisemitismus zu haben. Ich habe vor Bartels Wissen und Geschmack zuviel Achtung, um in den Fehler zu verfallen, der in einer solchen Gleichstellung läge. Aber eines scheint mir gewiß: auf einem ähnlichen Boden wie die unsinnigen Schwätzereien der Antisemiten sind doch auch Bartels Auslassungen über den « germanischen Menschen » erwachsen.

Tout son livre gagne quelque chose de non vrai dans ce qu'il veut nous faire croire que les jugements que seul M. Bartels porte sont faits du point de vue de "l'humain germanique". Et, ce qui est bien pire, son livre acquiert par cela quelque chose de dangereux. Car la fausseté qui réside dans le fait qu'il réinterprète son opinion personnelle comme celle d'un sentiment "germanique" devient un danger pour lui-même. Il devient mesquin et - même de son point de vue - injuste. Il n'est pas nécessaire d'être un disciple inconditionnel de Wilhelm Scherer, on peut certes reconnaître les erreurs de la vision de la littérature de cet homme ; mais il faut néanmoins trouver mesquin que Bartels, à l'occasion de sa revue de l'épopée du Christ "Heliand", écrive : "En revanche, Scherer laisse peu de bon dans la poésie : c'est pour lui un simple poème didactique.... "Les Juifs sont placés dans la lumière la plus défavorable". On remarque que l'histoire littéraire de Scherer a été écrite à l'origine pour le public de la "Neue Freie Presse" (« Nouvelle presse libre »). Cette phrase de Bartel n'est compréhensible que si elle est comprise de telle manière que le public de la "Nouvelle presse libre" soit considéré comme juif. Tels sont donc finalement les fleurons de l'esprit "germanique", qu'un homme qui, par son sérieux scientifique et son esprit, a absolument droit à un jugement différent, est soupçonné d'écrire pour un certain public.

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Sein ganzes Buch gewinnt etwas Unwahres dadurch, daß er uns die Urteile, die doch nur Herr Bartels fällt, als solche aufschwatzen möchte, die vom Standpunkte des « germanischen Menschen » gefällt seien. Und was viel schlimmer ist, dadurch gewinnt sein Buch etwas Gefährliches. Denn das Unwahre, das darin liegt, daß er sich seine persönliche Meinung zu der eines « germanisch » Fühlenden umdeutet, wird für ihn selbst zu einer Gefahr. Er wird kleinlich und - auch von seinem Standpunkt aus - ungerecht. Man braucht kein unbedingter Anhänger Wilhelm Scherers zu sein, man kann die Fehler der Literaturbetrachtung dieses Mannes durchaus erkennen; aber man muß es doch kleinlich finden, wenn Bartels bei Gelegenheit der Besprechung des Christus-Epos « Heliand » schreibt: « Dagegen läßt Scherer an der Dichtung wenig Gutes: sie ist ihm ein bloßes Lehrgedicht ... "Die Juden werden in das ungünstigste Licht gestellt". Man merkt doch, daß Scherers Literaturgeschichte ursprünglich für das Publikum der "Neuen Freien Presse" geschrieben war.» Verständlich ist dieser Satz Bartels doch nur, wenn er so aufgefaßt wird, daß das Publikum der « Neuen Freien Presse » als ein jüdisches gedacht wird. Das also sind zuletzt doch die Blüten des « germanischen » Geistes, daß ein Mann, der durch seinen wissenschaftlichen Ernst und seinen Geist auf eine andere Beurteilung unbedingt Anspruch hat, verdächtigt wird, für ein gewisses Publikum zu schreiben.

C'est tout aussi mesquin lorsque Moïse Mendelssohn est caractérisé par les mots : "Avec Moïse Mendelssohn, son "Phèdre", ses "Heures du matin", sa "Jérusalem", commence l'influence juive sur la littérature allemande, son déisme fondamentalement sobre devient le credo de larges cercles et est toujours appelé par Hettner "la religion béatifiée (!) de la raison synthétique". Il sera nécessaire de réécrire complètement le chapitre de Mendelssohn et de mettre en lumière les aspects spécifiquement juifs de l’essence et de l'œuvre de Moïse - en tant qu'être humain, il ne doit pas y perdre trop de choses, comme je le crois ". - On peut voir comment M. Bartels doit être très prudent, afin que la noble humanité, qu'il n'ose pas nier en Moïse Mendelssohn, rende possible une représentation dans laquelle - le Juif perd quelque chose.

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Ebenso kleinlich ist es, wenn Moses Mendelssohn mit den Worten charakterisiert wird: « Mit Moses Mendelssohn, seinem "Phädon", seinen "Morgenstunden", seinem "jerusalem", beginnt der jüdische Einfluß auf die deutsche Literatur, sein im Grunde nüchterner Deismus wird das Glaubensbekenntnis weiter Kreise und wird noch von Hettner "beseligende (!) Vernunftreligion" genannt. Es wird nötig sein, das Kapitel Mendelssohn einmal völlig neu zu schreiben und das Spezifisch-Jüdische in Moses Wesen und Wirken ins Licht zu stellen - als Mensch dürfte er da, wie ich glaube, nicht allzuviel verlieren ». - Man sieht, wie geschraubt Herr Bartels werden muß, damit die edle Menschlichkeit, die auch er bei Moses Mendelssohn nicht zu leugnen wagt, doch eine Darstellung möglich mache, bei welcher - der Jude etwas verliert.

Que le "Nathan" de Lessing soit placé dans une lumière tordue par le point de vue de Bartel est probablement une évidence. Il dit qu'il est un poème de tendance avec les "défauts du poème de tendance". Le peu de compréhension que M. Bartels a de lui-même est évident dans les mots qu'il attache à ses réflexions sur "Nathan". "Nous ne doutons plus un seul instant que le christianisme en tant que religion, et pas seulement en tant que doctrine morale, est résolument supérieur au judaïsme et au mahométanisme, et dans une œuvre objective - et toutes les œuvres dramatiques devraient être objectives - nous demandons à juste titre que le représentant du christianisme soit placé à côté de ceux des deux autres religions en tant que personnalité spirituellement la plus élevée... ». M. Bartels préfère donc un poème à tendance chrétienne au "Nathan" de Lessing. C'est son jugement personnel. Mais qu'il l'avoue, et ne mente pas en disant que l'œuvre de tout poète est censée être "objective". C'est de l'étroitesse de coeur. Et cette étroitesse de cœur, ce champ de vision limité, est l'un des principaux défauts du livre entier de Bartels. Que dire de la façon dont ce littéraire s'est attaqué à Schiller ? M. Bartels a beaucoup de choses à dire contre Schiller. Il semble surestimé. Nous ne voulons pas discuter avec M. Bartels. S'il disait simplement que Schiller est "indispensable comme éducateur du peuple et de la jeunesse" jusqu'à ce jour, et qu'il est encore, à un certain stade de l'éducation, le grand poète et l'humain qui nous emporte ; le stade doit, pour l'instant, en l'absence d'un substitut complet, s'accrocher à lui, mais le développement de la littérature l'a dépassé...", alors on voudrait objecter beaucoup. ", on pourrait s'y opposer beaucoup ; mais on pourrait en discuter sérieusement. Mais le sérieux s'arrête, et la comédie commence, lorsque M. Bartels devient "germanique" dans Schiller : "Il est le seul dramaturge important de sa tribu, et même si je crois en une loi de contraste, qui exige impérativement le type opposé au type, c'est-à-dire l'humain dramatique de la volonté à l'humain lyrique du sentiment, je ne trouve pas que le drame de Schiller corresponde au lyrisme souabe ; j'y trouve, en accord avec de nombreux autres juges, quelque chose de non allemand, voire de non-germanique. Cela a donc également conduit à l'hypothèse d'un sang celtique chez Schiller... ». Ainsi, comme Schiller ne satisfait pas tout à fait le Bartels "germanique", il n'est pas nécessaire que Schiller soit un " pur germain".

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Daß Lessings « Nathan » durch Bartels Standpunkt in ein schiefes Licht gestellt wird, ist wohl selbstverständlich. Er sagt, daß er ein Tendenzgedicht sei mit den « Fehlern des Tendenzgedichtes ». Wie wenig da Herr Bartels sich selbst versteht, geht aus den Worten hervor, die er an seine Betrachtungen des « Nathan » knüpft. « Wir zweifeln keinen Augenblick mehr, daß das Christentum als Religion, nicht bloß als Sittenlehre, dem Judentum und dem Mohammedanismus ganz entschieden überlegen ist, und wir würden in einem objektiven Werke - und das sollen alle dramatischen sein - allerdings mit Recht verlangen, daß der Vertreter des Christentums neben denen der beiden anderen Religionen als die geistig höchststehende Persönlichkeit hingestellt würde ... ». Herr Bartels hätte ein christliches Tendenzgedicht also lieber als Lessings « Nathan ». Das ist sein persönliches Urteil. Aber er soll das doch gestehen und nicht damit flunkern, daß jedes Dichterwerk « objektiv » sein soll. Das ist denn doch Engherzigkeit. Und diese Engherzigkeit, dieser beschränkte Gesichtskreis ist ein Hauptmangel von Bartels ganzem Buch. Was soll man dazu sagen, wie dieser Literatistiker Schiller zu Leibe geht? Herr Bartels hat manches gegen Schiller zu sagen. Er scheint ihm überschätzt. Wir wollen darüber nicht rechten mit Herrn Bartels. Wenn er einfach sagte, Schiller ist « für Volk und Jugend » bis heute « als Erzieher unentbehrlich und in einem gewissen Stadium der Erziehung nach wie vor der fortreißende große Dichter und Mensch; die Bühne muß einstweilen in Ermangelung eines vollständigen Ersatzes an ihm festhalten, die Entwicklung der Literatur aber ist über ihn hinausgelangt ... », so möchte man zwar viel dagegen einwenden können; aber es ließe sich ernsthaft darüber reden. Der Ernst hört aber auf, und die Komik beginnt, wenn Herr Bartels bei Schiller « germanisch » wird: « Er ist der einzige bedeutende Dramatiker seines Stammes, und wenn ich auch an ein Gesetz des Kontrastes glaube, das zum Typus den Gegentypus, also zum lyrischen Gefühlsmenschen den dramatischen Willensmenschen gebieterisch verlangt, so finde ich doch die Dramatik Schillers der schwäbischen Lyrik nicht entsprechend, finde, hier in Übereinstimmung mit zahlreichen anderen Beurteilern, etwas Undeutsches, ja Ungermanisches in ihr. Das hat denn auch die Annahme eines keltischen Blutzusatzes in Schiller veranlaßt ... ». Also, weil Schiller den « Germanen » Bartels nicht ganz befriedigt, muß Schiller kein « reiner Germane » sein.

Celui qui voit clair dans tous les domaines n'a qu'un sourire pour des remarques comme celles de M. Bartels. Le danger, cependant, réside dans le fait que beaucoup de ceux qui ont un cercle de vision - encore plus étroit que celui de Bartels - doivent se sentir "germaniquement" à l'aise avec son étroitesse d'esprit. Je ne trouve que des moucherons antisémites dans le livre. Mais je ne serais pas surpris si ces moucherons devenaient des éléphants antisémites tout à fait respectables chez de nombreux lecteurs. Et je ne crois pas qu'un tel effet serait très désagréable pour M. Bartels. Tout son travail ne peut pas me sauver au moins de cette croyance.

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Wer die Dinge nach allen Seiten durchschaut, hat für solche Ausführungen wie die des Herrn Bartels nur ein - Lächeln. Das Gefährliche liegt aber darin, daß viele, die einen - noch engeren Gesichtskreis haben als Bartels, sich « germanisch » angeheimelt fühlen müssen von seiner Engherzigkeit. Ich finde in dem Buche allerdings nur antisemitische Mücken. Aber wundern könnte ich mich nicht, wenn diese Mücken bei zahlreichen Lesern sich zu ganz ansehnlichen antisemitischen Elefanten auswüchsen. Und es fehlt mir doch der Glaube, daß eine solche Wirkung Herrn Bartels - sehr unangenehm wäre. Sein ganzes Wirken kann mich wenigstens vor diesem Glauben nicht bewahren.