Le chemin dans la tourmente du présent

01.11.1920

Der Weg in den Wirren der Gegenwart

 

Le chemin dans la tourmente du présent

[836/01] Es wächst gegenwärtig die Zahl der Menschen, die zugeben, daß eine Gesundung der staatlichen und wirtschaftlichen Zustände nur durch Anregungen von seiten des geistigen Lebens kommen könne. Es ist ja auch offenkundig genug, wie wenig das in den alten Bahnen sich fortbewegende « staatsmännische » Denken den Aufgaben gewachsen ist, die sich aus den Wirren der letzten Jahre ergeben. Man hat Versailles, Spa, St. Germain und so weiter erlebt. Der « Völkerbund » spukt wie eine Heils-Idee in zahlreichen Köpfen. Die Völker der zivilisierten Welt sind durch alles dieses zu keiner aussichtsvollen Idee darüber gebracht worden, was sie in ihren eigenen Gebieten anfangen sollen oder wie sie sich zueinander stellen können. Im Osten Europas wirkt der Aberglaube sein Unheil, daß man von einseitig wirtschaftlich organisatorischen Gesichtspunkten aus ein Reich zimmern könne. Die staatsmännische Ohnmacht des Westens, der zerstörende Aberglaube des Ostens, der in einen wirtschaftlichen Militarismus hineinführt: Sie tragen wohl ihr gut Teil dazu bei, daß manche um die Zukunft der Menschheit besorgte Persönlichkeit nach dem geistigen Leben hinblickt, um bei ihm Hilfe zu suchen.

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Le nombre d’humains qui admettent qu'un rétablissement de l'État et des conditions économiques peut seulement se faire par des stimuli du côté de la vie spirituelle est en augmentation. Il est assez évident que la façon de penser "en homme d'État", qui continue à suivre les anciennes voies, n'est pas à la hauteur des tâches qui sont nées de la tourmente de ces dernières années. Nous avons vu Versailles, Spa, Saint-Germain, etc. La "Société des Nations" hante de nombreux esprits comme une idée de salut. Tout cela n'a pas amené les peuples du monde civilisé à se faire une idée prometteuse de ce qu'il faut faire sur leur propre territoire ou de la manière dont ils doivent se comporter les uns avec les autres. En Europe de l'Est, la superstition selon laquelle un empire peut être construit sur la base de considérations économiques et organisationnelles unilatérales fait son œuvre. L'impuissance d’homme d’État de l'Occident, la superstition destructrice de l'Orient, qui conduit au militarisme économique : elles contribuent probablement à ce que de nombreuses personnalités préoccupées par l'avenir de l'humanité se tournent vers la vie spirituelle pour obtenir de l'aide.

[836/02] Die Pfleger amerikanischer Weltanschauungen erheben ihre Stimmen. In neutralen Ländern kann man diese Stimmen schon hören. Warum sollten sie demnächst nicht auch nach Europas Mitte dringen? Der Sinn, den man aus diesen Stimmen vernehmen kann, ist etwa dieser: Der « Völkerbund » muß kommen. Denn er wird segensvoll sein. Aber was aus dem Hirn der « Staatsmänner » kommt, wird ihm keine aussichtsvolle Gestalt geben können. Er muß in den Herzen der Menschen, nicht bloß in äußeren Einrichtungen seine Wurzeln haben. Die können ihm nur werden, wenn die sittlichen, die geistigen Empfindungen der Menschen zu einer Verständigung über die zivilisierte Welt hin führen. Also fache man zu einem neuen Leben die gelähmten religiösen Gefühle, die lässig gewordenen geistigen Mächte an. - Man kann nicht leugnen, daß aus solchen Gesinnungen heraus heute manches schöne Wort gesprochen, manche gutgemeinte Rede gehalten wird. Wer aber unbefangen beobachten kann, der muß sehen, daß solchen Worten heute der Zugang zu den Menschenherzen verschlossen ist. Sie haben nicht die Kraft, um aus den Menschengemütern heraus das zu erwecken, was zu der Idee des Völkerbundes kommen müßte, um ihr Leben, Daseinsmacht zu geben. Und will man die Ursache davon erkennen, warum sie diese Kraft nicht haben, so muß man bedenken, in welche Abhängigkeit Weltanschauungsfragen in der neueren Zeit von Staat und Wirtschaft gekommen sind. Die Staaten haben durch das von ihnen völlig okkupierte Unterrichts- und Erziehungswesen das geistige Leben ihrer eigenen Gestaltung so angepaßt, daß dieses in alle ihre Krisen mit hineingezogen ist. Wo soll ein Geistesleben sein, das einer Erneuerung des staatlichen Wesens dient, da doch die Staaten nur dasjenige haben in die Höhe kommen lassen, was ihrer nun in Frage gestellten Form angemessen war?

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Les gardiens de la vision du monde américaine font entendre leur voix. Dans les pays neutres, ces voix peuvent déjà être entendues. Pourquoi n'atteindraient-elles pas bientôt le cœur de l'Europe ? Le sens que l'on peut entendre de ces voix est quelque chose comme ceci : la "Société des Nations" doit venir. Car elle sera bénéfique. Mais ce qui vient de l'esprit des "hommes d'État" ne pourra pas lui donner une forme prometteuse. Elle doit s'enraciner dans le cœur des humains, et pas purement dans des institutions extérieures. Elle ne peut s'enraciner que si les sentiments moraux et spirituels des humains conduisent à un accord du monde civilisé. Par conséquent, les sentiments religieux paralysés, les pouvoirs spirituels devenus laxistes, devraient être stimulés pour une nouvelle vie. - Il est indéniable que de tels sentiments sont à l'origine de nombreuses belles paroles aujourd'hui, de nombreux discours bien intentionnés. Mais celui qui peut observer avec impartialité doit voir qu'aujourd'hui de telles paroles n'ont pas accès au cœur des hommes. Elles n'ont pas le pouvoir d'éveiller en l’âme tranquille des humains ce qui devrait venir à l'idée de la Société des Nations pour lui donner vie, le pouvoir d'être. Et si l’on veut connaître la cause pour laquelle elles n'ont pas ce pouvoir, nous devons considérer dans quelle dépendance les questions de vision du monde en sont venues vis-à-vis de l'État et de l'économie dans les temps modernes. Les États, par le système d'enseignement et d'éducation qu'ils ont complètement occupé, ont tellement adapté la vie spirituelle à leur propre organisation qu'elle a été entraînée dans toutes leurs crises. Où y a-t-il une vie spirituelle au service d'un renouvellement de l'être de l'État, puisque les États n'ont laissé s'élever que ce qui était approprié à leur forme désormais remise en question ?

[836/03] In Mitteleuropa ruft man aus der Not und dem Elend heraus nach einer Sammlung der Bekenntnisse, nach einer Wiederbelebung und Verständigung im religiösen Leben. Alles dieses ist gut gemeint. Aber auch hier ist in Worten und Reden keine Kraft. Die staatlichen Formen wollen erneuert sein; und was man sammeln, was man wiederbeleben will, war mit dem Wesen des Alten so verbunden, daß es in seinen Niedergang mit hineingezogen wird.

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En Europe centrale, par nécessité et par misère, on appelle à un rassemblement des confessions, à une revitalisation et un accord dans la vie religieuse. Tout cela est bien intentionné. Mais là aussi, les mots et les discours n'ont pas de force. Les formes de l'État veulent être renouvelées ; et ce que l'on veut rassembler, ce que l'on veut faire revivre, était tellement lié à l’essence de l'ancien que c’est entraîné dans son déclin.

[836/04] Nicht eine Erneuerung des staatlichen, des wirtschaftlichen Lebens durch die alten Geistesmächte kann ein aussichtsvolles Ziel sein, sondern allein die Erneuerung des Geisteslebens selbst. Man wird den Mut aufbringen müssen, sich zu gestehen, daß neue Quellen des Geisteslebens erschlossen werden müssen.

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Ce n'est pas un renouvellement de la vie étatique, économique par les anciennes puissances spirituelles qui peut être un objectif prometteur, mais seulement le renouvellement de la vie de l’esprit elle-même. On doit trouver le courage de s'avouer à soi-même que de nouvelles sources de vie de l’esprit doivent être ouvertes.

[836/05] Die Anschauung von der Dreigliederung des sozialen Organismus schließt diesen Mut in sich ein. Sie möchte ein unbefangenes Urteil darüber erwecken, daß der vorwaltende intellektuelle Wissenschaftsgeist der Gegenwart eine Folge der Verstaatlichung des Unterrichts- und Erziehungswesens und damit des überwiegenden Teiles des öffentlichen geistigen Lebens ist. Dieser Wissenschaftsgeist aber ist es allein, an den die Menschheit der Gegenwart so stark glaubt, daß sie ihm eine Geltung zuschreibt in den Dingen des öffentlichen Lebens. Neben diesem Wissenschaftsgeist haben die alten Lebensansichten keine Macht für dieses Leben. Nur lebensfremde Personen können sich darüber einer Täuschung hingeben. Nur sie können glauben, aus alten Bekenntnissen Kraftreden zu schöpfen, die auf Staat oder Wirtschaft einen bestimmenden Einfluß haben. Man kann durch solche Reden einen gewissen Teil der Seelenverfassung der Menschen in Stimmung versetzen. Aber mit dem Gewinnst, den diese Menschen von solchen Einflüssen erzielen, werden sie im öffentlichen Leben nicht wirken.

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La façon de voir de la tri-articulation de l’organisme social inclut ce courage en soi. Elle souhaite éveiller un jugement impartial sur le fait que l'esprit scientifique intellectuel qui prévaut aujourd'hui est une conséquence de l’étatisation du système d'enseignement et d'éducation et est avec cela la part prépondérante de la vie spirituelle publique. Mais c'est cet esprit de la science est seul ce à quoi l'humanité actuelle croit si fortement qu'elle lui attribue une validité dans les affaires de la vie publique. À côté de cet esprit scientifique, les anciennes conceptions de la vie n'ont aucun pouvoir sur cette vie. Seules les personnes étrangères à la vie peuvent se livrer à des illusions à ce sujet. Elles seules peuvent croire qu'elles peuvent puiser dans les vieilles croyances des discours de pouvoir/forts qui ont une influence déterminante sur l'État ou l'économie. Par de tels discours, on peut déplacer une certaine partie de la constitution d'âme des humains dans une humeur/une ambiance. Mais avec les gains que ces humains tirent de telles influences, elles ne travailleront pas dans la vie publique.

[836/06] Wer sich keiner Illusion hingeben will, der muß sich der Erkenntnis nicht verschließen, daß die neuere Menschheit eine Lebensansicht braucht, die nicht alte Bekenntnisse neben dem neueren Wissenschaftsgeist bewahrt, sondern die aus diesem Geist heraus selbst erwächst. Es ist das Streben der anthroposophisch orientierten Geisteswissenschaft, eine solche Lebensansicht zu gestalten. Die moderne Wissenschaft pflegt nur das verstandesmäßige Begreifen der Naturerscheinungen. Dieses hat keine Kraft, um auf Gemüt und Wille des Menschen zu wirken. Es ist deshalb für eine soziale Gestaltung des Lebens ungeeignet. Die anthroposophische Geisteswissenschaft schöpft nicht allein aus dem Verstande, sondern aus allen Seelenkräften des Menschen. Sie wirkt deshalb auch auf alle diese Seelenkräfte wieder zurück. Sie kann befruchtende Ideen dem Staats- und Wirtschaftsleben geben.

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Celui qui ne veut se livrer à aucune illusion ne doit pas se fermer à la connaissance que l'humanité nouvelle a besoin d'une vision de la vie qui ne préserve pas les anciennes croyances à côté de l'esprit plus récent de la science, mais qui naît de cet esprit lui-même. C'est l'effort de la science de l’esprit à orientation anthroposophique de façonner une telle vue de la vie. La science moderne cultive seulement la saisie à la mesure de la raison analytique des phénomènes de la nature. Celle-ci n'a aucune force d’œuvrer l'âme tranquille et la volonté de l'humain. C’est pourquoi elle est inappropriée au façonnement social de la vie. La science de l’esprit anthroposophique ne crée pas seulement de la raison analytique, mais aussi de toutes les forces de l'âme de l’humain. Elle œuvre donc aussi en retour sur toutes ces forces de l'âme. Elle peut donner des idées fécondantes à la vie de l’État et de l’économie.

[836/07] Die heutigen Staaten haben, was sie ihrem eigenen und dem Wirtschaftsleben geben können, noch aus den alten Bekenntnissen und Weltanschauungen. Es ist da nur so verwässert, daß man es nicht mehr als Erbschaft des Alten erkennt. Deshalb gibt man diese Tatsache nicht zu. Die neuere, rein intellektualistische Wissenschaft kann Großes leisten in der Naturerkenntnis; auf dem Gebiete des Sozialen kann sie nur lebensfremde, sozialistische Theorien oder lebenzerstörende soziale Experimente hervorbringen. Sie ist aber fähig, zur Geistanschauung fortgebildet zu werden. Wird sie dieses, dann kann sie auch Ideen zu lebensfähigen sozialen Gestaltungen erzeugen.

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Les États actuels ont ce qu'ils peuvent donner à leur propre vie et à la vie de l’économie encore à partir des anciennes croyances et visions du monde. C’est là seulement dilué ainsi qu'on ne peut plus le reconnaître comme l'héritage de l’ancien. C'est pourquoi on n'admet pas ce fait. La nouvelle science, purement intellectualiste, peut fournir de grandes choses dans la connaissance de la nature ; dans le domaine du social, elle peut seulement produire des théories socialistes étrangères à la vie ou des expériences sociales destructrices de la vie. Mais elle est capable d’être développée à une façon de voir l’esprit. Si elle devient cela, alors elle peut aussi produire des façonnements sociaux capables de vie.

[836/08] Die bloße Forderung nach geistiger Anregung für das öffentliche Leben genügt heute nicht. Es bedarf des Mutes zu einer geistigen Neugeburt. Die Gegenwart lebt in Krisen der Staaten und des Wirtschaftslebens. Sie sind nicht zu lösen durch die Kräfte des alten Geisteslebens. Sie werden nur gelöst werden, wenn die Krisis des Geisteslebens selbst durchschaut und auf dem eigenen Gebiete des Geistes die Lösung gesucht wird.

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La pure exigence après des stimulations spirituelles pour la vie publique ne suffit pas aujourd'hui. Il est besoin de courage à une renaissance/nouvelle naissance spirituelle. Le présent vit dans les crises des États et de la vie économique. Elles ne sont pas à résoudre par les forces de l'ancienne vie de l’esprit. Elles seront seulement résolues lorsque la crise de la vie de l’esprit elle-même sera passée au crible et que la solution sera recherchée dans le domaine propre de l'esprit.

Trad. F. Germani - v.01 - 23/12/2020