Une volonté éclairée est nécessaire

01.03.1920

Einsichtiger Wille tut Not

 

Une volonté éclairée est nécessaire

[826/01] Als im Dezember 1916 die Mittelmächte ihr Friedensangebot an die Entente ergehen ließen, enthielt dieses nichts, was in bestimmter Art die Kriegsziele zum Ausdrucke brachte. Und auch in der Folgezeit ließen sich die mitteleuropäischen Staatsmänner nicht dazu herbei, eine deutliche Willensmeinung der Welt kundzugeben. Man wollte nur die Möglichkeit herbeiführen, sich « an den Versammlungstisch zu setzen ». Dann, so dachte man wohl, wird sich finden, was man wollen kann oder soll. Wer heute die zu so großer Zahl angeschwollenen Veröffentlichungen dieser Staatsmänner liest, der kann sehen, warum das so war. Diese Männer konnten aus den Gedanken, die sich in ihren Köpfen bewegten, während sie Führerstellen einnahmen, nichts herausentwickeln, was Licht in das Chaos hätte bringen können, das sie hereinbrechen sahen. Und deshalb warteten sie auf eine Zukunft, in der sich finden werde, was sie denken sollten.

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Lorsqu'en décembre 1916, les puissances centrales ont fait leur offre de paix à l'Entente, celle-ci ne contenait rien qui exprimait de manière précise les objectifs de la guerre. Et aussi dans la période qui a suivi, les hommes d'État d'Europe centrale ne daignèrent pas annoncer une volonté claire au monde. Tout ce qu'ils voulaient, c'était la possibilité de "s'asseoir à la table de la réunion". Alors, pensait-on volontiers, se trouvera ce qu'on pouvait ou devaient vouloir. Quiconque lit aujourd'hui les publications de ces hommes d'État, qui sont devenues si nombreuses, peut comprendre pourquoi il en a été ainsi. Ces hommes ne pouvaient rien développer des pensées qui se bousculaient/mouvaient dans leur tête lorsqu'ils occupaient des postes de dirigeant qui auraient pu apporter la lumière sur le chaos qu'ils voyaient s'installer. Et donc ils attendaient un avenir dans lequel il se trouverait ce qu'ils devraient penser.

[826/02] Wohin man mit diesem Warten hat kommen können, das lehren die traurigen Verhältnisse der Gegenwart. Aber sie haben noch die wenigsten gelehrt, daß mit dieser Art des Verhaltens endlich gebrochen werden müsse. Daß es notwendig sei, daß gerade in dem schwergeprüften Mitteleuropa eine bestimmte, klarumschriebene Zielsetzung aufleuchten müsse, wenn die Wirrnis nicht noch größer werden soll.

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Où l'on pourrait venir avec cette attente, cela enseigne les tristes circonstances du présent. Mais elles n'ont guère enseigné que ce genre de comportement doit enfin être rompu. Qu'il est nécessaire qu'un objectif précis, clairement circonscrit, se dégage, surtout dans l’Europe centrale durement éprouvée, si la confusion ne devait devenir plus grande encore.

[826/03] Man sehe doch auf die internationalen Folgen dieses Mangels an einer Zielsetzung. Immer klarer wird es, daß führende Persönlichkeiten der Westmächte eine wahre Angst ergreift vor dem, was aus den Ländern noch werden kann, die sie besiegt haben. Alpdrücke verursacht es ihnen, wenn sie vor dem, was in Deutschland noch alles an die Oberfläche der Ereignisse treiben kann, mit ihren Gedanken stehen. Denn dieses Deutschland erscheint ihnen wie ein großes Unbekanntes. Sie fürchten, daß aus ihm etwas werden könnte, das die Grundfesten ihrer eigenen Länder erschüttert, nachdem sie durch den Sieg die Möglichkeit gehabt haben, einen « Frieden » zu erzwingen, der ihnen die « Sicherungen » gegeben hat, die man sich nach der alten Staatskunst eben vorstellen kann.

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Qu’on voit quand même les conséquences internationales de cette absence d'objectif. Il devient de plus en plus clair que les personnalités dirigeantes des puissances occidentales sont saisies d'une réelle peur de ce que pourraient encore devenir des pays qu'ils ont vaincus. Elle leur cause des cauchemars lorsqu'ils se tiennent avec leurs pensées devant ce qui pourrait encore remonter à la surface des événements en Allemagne. Pour cela, l'Allemagne leur apparaît comme une grande inconnue. Ils craignent que cela ne devienne quelque chose qui ébranlera les fondations de leur propre pays, après qu'ils aient eu l'occasion, par leur victoire, d'imposer une "paix" qui leur a donné les "garanties" que l'on peut justement se représenter selon l'ancien art d'État.

[826/04] Man denke sich, was in dieser internationalen Lage geschehen könnte, wenn nun wenigstens jetzt in Deutschland sich etwas zur Geltung brächte, das nicht auf ein Warten und Sich-Treiben-Lassen von den Ereignissen hinausliefe, sondern das klares Wollen offenbarte. Die geschichtliche Entwickelung des deutschen Volkes rechtfertigt ja doch den Glauben, daß in diesem Volk Verständnis erweckt werden könne für Antriebe, die nach dem Wiederaufbau des verwüsteten Europas hinzielen, wenn die Gedanken, die von solchen Antrieben sprechen, nicht niedergeschrieen werden von denen, die unfähig sind, Entwickelungsnotwendigkeiten der Menschheit einzusehen.

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Pensez à ce qui pourrait se passer dans cette situation internationale si maintenant, au moins en Allemagne, quelque chose se présentait qui ne reviendrait pas à attendre et à se laisser pousser par les événements, mais qui révélerait une volonté claire. Le développement historique du peuple allemand justifie la croyance que la compréhension peut être éveillée chez ce peuple pour des impulsions qui visent à la reconstruction de l'Europe dévastée, si les pensées qui parlent de telles impulsions ne sont pas criées par ceux qui sont incapables de voir la nécessité d’évolution de l'humanité.

[826/05] Von diesem Glauben ist ausgegangen alles, was sich als Bewegung zur Dreigliederung des sozialen Organismus vor die Welt hinstellt. Der erste Schritt war der im Frühjahr 1919 erschienene Aufruf « An das deutsche Volk und an die Kulturwelt!». Der Glaube an die Kraft der deutschen Volkskräfte lag diesem Aufruf zugrunde. Ohne ihn hätte er nicht abgefaßt werden können. Aber man konnte sogar finden, daß der Inhalt dieses Aufrufes das deutsche Empfinden verletze. Man konnte in ihm eine Beleidigung des deutschen Volkes sehen. Andere, die weniger kurzsichtig waren, fanden ihn « unverständlich ». Das bedeutet aber nichts anderes, als daß sie ihn oberflächlich gelesen hatten und sich dann fragten, ob er denn übereinstimme mit dem, was sie gewohnt waren, über geistige, staatliche und wirtschaftliche Verhältnisse zu denken. Sie fanden, daß er etwas anderes sagte. Da antworteten sie sich: « Unverständlich ». Niemand wollte bedenken, daß die altgewohnten Gedanken Europa zuletzt in den schrecklichsten Kampf getrieben und innerhalb dieses Kampfes sich nichts ergeben hatte als das « Warten » und « Sich-Treiben-Lassen » von den Ereignissen.

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De cette croyance est né tout ce qui se présente au monde comme mouvement pour la tri-articulation de l'organisme social. La première étape a été l'appel publié au printemps 1919, "Au peuple allemand et au monde de la culture !". Cet appel était fondé sur la croyance dans la puissance des forces de peuple allemandes. Sans elle, il n'aurait pas pu être écrit. Mais on pouvait même trouver que le contenu de cet appel heurtait la sensibilité allemande. On pouvait y voir une insulte/offense au peuple allemand. D'autres, de vue moins courte, l'ont trouvé "incompréhensible". Mais cela ne signifie rien d’autre qu'ils l'avaient lu superficiellement et qu'ils se demandaient alors si cela était en accord avec ce qu'ils étaient habitués à penser sur les rapports spirituels, étatiques et économiques. Ils trouvèrent qu'il disait autre chose. ils se sont répondu : "Incompréhensible. Personne ne voulait penser que les vieilles pensées habituelles avaient finalement conduit l'Europe dans la plus terrible des luttes, et qu’à l’intérieur de cette lutte rien n'avait résulté que de "l'attente" et du "se laisser pousser" par les événements.

[826/06] Dieser schreckliche Krieg hat Europa vor das Chaos gestellt. In dem Chaos befinden sich Völkerzusammenschlüsse, die nun weiterleben wollen. Sie wollen es aber mit den Ideenkräften, die in das Chaos hineingeführt haben. Vor dem Kriege entwickelte sich in diesem Europa ein Wirtschaftsleben, das geführt wurde von den Staatsmächten, die sich aus nationalgeistigen, aus allerlei rechtlichen Grundlagen gestaltet hatten. Diese Gestaltungen haben erwiesen und erweisen mit jedem Tage aufs neue, daß sie die Wirtschaft Europas nicht führen können. Die geistigen und rechtlichen Verhältnisse aber können sich nicht entfalten, wenn das von ihnen geführte Wirtschaftsleben unter ihrem Einflusse zusammenbricht. Die verwüstenden Ereignisse sprechen die allerdeutlichste Sprache: Gebet das Wirtschaftsleben den aus ihm selbst herauswachsenden Kräften! Schaffet ein Rechtsleben, dessen Inhalt nicht von den wirtschaftlichen Mächten bestimmt wird! Befreiet die Verwaltung der geistigen Angelegenheiten von den wirtschaftlichen und staatlichen Fesseln, damit sie, auf sich selbst gestellt, die anderen Zweige des Lebens befruchten können! Die Leute schreien « Utopie » und nennen Wirklichkeit, was für jeden, der sehen will, in seine eigene Vernichtung hineintreibt.

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Cette terrible guerre a placé l'Europe devant le chaos. Dans le chaos se trouvent des regroupements de peuples qui veulent maintenant continuer à vivre. Mais ils veulent le faire avec les forces des idées qui ont conduit dans le chaos. Avant la guerre, une vie de l’économie s'est développée dans cette Europe, qui était dirigée par les puissances étatiques, qui s'étaient formées à partir du national-spirituel, de toutes sortes de fondements juridiques. Ces structures/organisations ont prouvé et prouvent chaque jour un peu plus qu'elles ne peuvent pas gérer l'économie de l'Europe. Mais les rapports spirituels et juridiques ne peuvent se développer si la vie de l’économie conduite par eux s'effondre sous leur influence. Les événements dévastateurs parlent le langage le plus clair : donner à la vie de l’économie les forces qui en grandissent d’elle-même ! Créer une vie de droit dont le contenu n'est pas déterminé par les puissances économiques ! Libérer l'administration des affaires spirituelles des entraves économiques et étatiques, afin que, placées sur elles-mêmes, elles puissent féconder les autres branches de la vie ! Les gens crient "Utopie" et appellent réalité, ce qui, pour chacun qui veut voir, conduit à sa propre destruction.

[826/07] Die jetzt Führer sein möchten, sind die getreuen Schüler derer, die mit dem Beginn des zwanzigsten Jahrhunderts in eine unmögliche Weltlage hineingetrieben haben. Diese sahen den « Aufschwung » und meinten, daß das so fortgehen könne; und ihre Schüler sehen die Vernichtung und möchten ihr entgegenarbeiten mit den Gedanken, die den « Aufschwung » gebracht, das heißt in die Vernichtung hineingetrieben haben.

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Ceux qui souhaitent aujourd'hui être des dirigeants sont les fidèles disciples de ceux qui, avec le début du XXe siècle, ont propulsé dans une situation mondiale impossible. Ceux-ci ont vu l'"essor" et ont pensé que cela pouvait continuer ainsi ; et leurs disciples voient la destruction et souhaitent travailler contre elle avec les pensées qui ont amené l'"essor", c'est-à-dire qui les ont propulsés dans la destruction.

[826/08] Wie oft wurde von dem Schreiber dieses Aufsatzes betont, daß die Anmaßung nicht besteht, mit den vor die Welt hingestellten Ideen der Dreigliederung sei etwas gemeint, das der Verbesserung nicht bedürfe. Je mehr erfahrene Menschen an dieser Verbesserung mitarbeiten, desto Besseres wird daraus werden. Was aber gemeint ist, das ist, daß die Idee von der Dreigliederung des sozialen Organismus von den wirklichen Lebensnotwendigkeiten im öffentlichen Dasein der Gegenwart ausgeht. Und daß diese Lebensnotwendigkeiten nur derjenige sehen kann, der durchschaut, wie die hergebrachten Vorstellungsarten durch die Schreckensereignisse der Gegenwart tatsächlich widerlegt sind. Auf den Willen zu solcher Einsicht kommt es heute an. Alles « Warten » kann nichts bringen als Ereignisse, die neuerdings widerlegen, was schon widerlegt genug ist. Nur wird jede neue Widerlegung begleitet sein von einer neuen Welle der Verelendung.

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Combien souvent l'auteur de cet essai a-t-il souligné qu'il n'y a aucune présomption que les idées de la tri-articulation présentées au monde signifient quelque chose qui n'a pas besoin d'être amélioré. Plus d’humains expérimentés collaboreront à cette amélioration, plus en sortira du meilleur. Mais ce qui est pensé, c'est que l'idée de la tri-articulation de l'organisme social procède des nécessités réelles de la vie dans l'existence publique du présent. Et que ces nécessités de la vie ne peuvent être vues que par ceux qui voient à travers comment les façons traditionnelles de concevoir sont en fait réfutées par les terribles événements du présent. C'est la volonté de faire preuve d'une telle perspicacité qui compte aujourd'hui. Toute "attente" ne peut rien apporter d'autre que des événements qui ont récemment réfuté ce qui a déjà été suffisamment réfuté. Seulement chaque nouvelle réfutation sera accompagnée d'une nouvelle vague d'appauvrissement.

[826/09] Von gesunden Gedanken muß der Aufbau Europas ausgehen. Gesunde Gedanken, die im öffentlichen Leben wirksam sein sollen, bedürfen einer genügend großen Anzahl von Menschen, die ihnen soviel Verständnis entgegenbringt, daß ihr Wollen dadurch zu einer wirklichen Lebenskraft umgewandelt wird. Ohne dieses gibt es kein Fortschreiten. Verhandlungen führen zu nichts, wenn nicht in den Verhandlungen der notwendige Wille wirkt. Wo Menschenwille wirkt, da sind nicht Utopien, denn alles, was im Menschendasein sich entwickelt hat, sind zuletzt Ergebnisse des Menschenwillens. Ergebnisse solcher Art sind die Geistesgemeinschaften, die je entstanden sind, sind auch die Staaten, sind ebenso die wirtschaftlichen Produktionsverhältnisse. Solange von Menschen, die in sich nicht die Kraft finden, dieses zu durchschauen, diejenigen Ideen niedergeschrieen werden, die von dieser Einsicht ausgehen möchten, kommen wir keinen Schritt weiter in der Überwindung der Wirrnisse Europas.

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La construction de l'Europe doit partir de pensées saines. Les pensées saines, qui doivent être efficaces dans la vie publique, nécessitent un nombre suffisamment important d’humains qui les rencontreront avec tant de compréhension que leur volonté se transformera ainsi en une véritable force de vie. Sans cela, il n'y a pas de progrès. Les négociations ne mènent à rien si la volonté nécessaire n'est pas à l'œuvre dans ces négociations. Là où la volonté humaine est active, il n'y a pas d'utopies, car tout ce qui s'est développé dans l'existence humaine est finalement le résultat de la volonté humaine. Les résultats de cette sorte sont les communautés d’esprit qui ont vu le jour, sont aussi les États, et sont justement ainsi les rapports économiques de production. Tant que des humains qui ne trouvent pas en eux-mêmes la force de voir à travers ceci décrieront les idées qui souhaiteraient découler de cette vision, nous ne ferons aucun progrès pour surmonter la confusion de l'Europe.

Trad. F. Germani - v.01 - 22/12/2020