Vilain jeu avec des enfants

Aux vaccinées n’est pas permis d’aller en quarantaine

Lisa a 8 ans et fréquente la classe 2b de l'école Sonnengrund à Berlin-Neukölln. Elle est assise à gauche de Borris, qui vient d'être testé positif au Covid. Mais Lisa n'est pas considérée comme un cas-contact et il ne lui est donc pas permis d'aller en quarantaine. Elle est en effet entièrement vaccinée. Alors qu'Ahmed, le voisin de droite non vacciné de Borris, suit l'évolution de l'infection depuis sa maison, Lisa reste à l'école - avec la perspective d'une "évolution bénigne". Ainsi le veut la décision de l'État fédéral et des Länder du 07.01.2022. Pourtant, Lisa ne sait pas plus qu'Ahmed si elle porte déjà le virus en elle et en contamine d'autres, ou s'il y a d'autres "hôtes" non encore identifiés dans sa classe [1].

Pensées perverses

Compte tenu du fait que les vaccinées peuvent également transmettre le virus et tomber malades, la décision de l'État fédéral et des Länder semble énigmatique. Elle ne s'explique que si l'on sait qu'elle ne vise pas directement à endiguer le devenir du virus. Il s'agit plutôt d'exercer une pression sur les enfants sains et non vaccinés - on espère manifestement que les vaccinés considèrent l'obligation de présence comme un privilège et punissent en même temps l'absence de leurs camarades de classe pour cause de quarantaine par des brimades. Chez les adultes, cette technique fonctionne déjà très bien - lorsque des collègues non vaccinés doivent être mis en quarantaine, ceux qui restent se demandent pourquoi ils doivent travailler plus et faire ainsi les frais du scepticisme de leurs collègues vis-à-vis de la vaccination. Afin de mettre en main un outil à ces sentiments, le législateur avait déjà réglé l'année dernière que le salaire des collaborateurs non vaccinés pouvait être supprimé en cas de quarantaine. Depuis lors, la "solidarité" avec soi-même s'exerce assidûment dans toute l'Allemagne.

 

Reste à savoir si le même type d'allumage fonctionne aussi entre les enfants. Peut-être que les jeunes ont plus de compétences sociales que nos politiciens ne peuvent l'imaginer. Dans certaines écoles, le besoin de protection des parents pourrait en outre l'emporter sur la malveillance. Est-ce que cela fait vraiment du bien de voir "permis" à son enfant de rester à l'école après le premier contact avec un cas positif ?

 

Pour la plupart des enfants, le risque d'effets secondaires graves liés à la vaccination est plus élevé que le risque d'une évolution grave de la maladie du covid. C'est pourquoi la STIKO [6], contrairement au gouvernement fédéral, ne recommande la vaccination qu'aux enfants présentant certaines maladies préexistantes. L'argument du gouvernement fédéral pour pousser malgré tout tous les enfants à se faire vacciner était jusqu'à présent le suivant : les enfants ne le font pas pour eux-mêmes, mais se sacrifient pour la société, c'est-à-dire pour "l'immunité de groupe" respectivement pour ceux qui n'ont pas le droit de se faire vacciner (qui, selon Jens Spahn [7], n'existent toutefois pas). Mais même si l'on suit ce raisonnement pervers, il ne fonctionne pas. Les enfants vaccinés propagent le virus de la même manière que les enfants non vaccinés et ne peuvent donc sauver personne de la maladie du covid en augmentant leur propre risque. Quelle est donc la raison exacte pour laquelle les classes de nos écoles doivent être divisées entre les élèves vaccinés qui doivent être présents et les élèves non vaccinés qui doivent être mis en quarantaine ? Et par la même occasion : quelle est l'explication infectiologique au fait que les enfants vaccinés ne se testent pas, mais regardent quotidiennement leurs camarades de classe non vaccinés se curer le nez ?

 

Il semble que le gouvernement se soit empêtré dans la lutte idéologique contre les "négationnistes du covid" et y ait perdu de vue l'objectif pratique de la lutte contre le virus. La division, la haine et l'exclusion n'ont jamais été bonnes - elles sont désormais devenues une fin en soi. En tant que parents, nous devrions tracer une limite ici et maintenant et empêcher la politique d'entraîner nos enfants dans son jeu malsain. Ce que nous, les adultes, nous faisons les uns aux autres est une chose - instrumentaliser les enfants pour une guerre de religion, détachée de l'objectif pratique de lutte contre la pandémie, va définitivement trop loin.

L'allemand moyen va dans la rue

Le Berliner Zeitung a écrit le 08.01.2022 : "Il est temps que nous retrouvions la raison et que nous mettions fin au mode panique dans lequel nous nous trouvons depuis près de deux ans. Que nous nous arrêtions un instant et que nous réfléchissions si la recherche d'un bouc émissaire est vraiment la bonne manière d'aborder la maladie et la mort. Que nous essayions de briser une dynamique médiatique qui se nourrit de la présentation de "chiffres" toujours plus effrayants et de "coupables" toujours plus dissuasifs, que l'on ne peut soi-disant plus traiter que par des interdictions et des mesures coercitives" [2].

 

Tout à coup, est quand même permis de dire ce que de prétendus "nazis" et des "porteurs de chapeaux en aluminium" [8] disent depuis deux ans - par exemple que le covid évolue par vagues et s'affaiblit vers la fin avec une variante plus contagieuse. Selon Ulf Dittmer, virologue en chef de la clinique universitaire d'Essen, la maladie du covid ressemble désormais à une grippe normale. Le virologue Klaus Stöhr arrive à la même conclusion et déconseille donc la vaccination obligatoire [3]. Le professeur Ehud Qimron, directeur du département de microbiologie et d'immunologie de l'université de Tel Aviv, va plus loin : toutes les mesures, y compris la vaccination, n'ont eu aucun effet positif sur le cours naturel des choses et n'ont fait que des dégâts - il est temps d'admettre l'échec de la politique du covid[4].

 

"Le vent tourne", comme l'écrit aujourd'hui la NZZ[9]. "Des atteintes toujours plus fortes aux droits fondamentaux ont provoqué une montée des protestations au sein du peuple, et pas seulement chez les personnes non vaccinées. Cela a également poussé l'allemand moyen à descendre dans la rue. Comparés à l'ensemble de la population, les "promeneurs du lundi" [10] ne sont pas nombreux, mais ils sont de plus en plus nombreux"[5].

 

Néanmoins, les mécanismes d'auto-préservation et de refoulement, qui ne veulent en aucun cas que leur propre erreur parvienne à la conscience, feront certainement encore de nombreuses victimes. Ce serait pourtant l'occasion de se tenir debout avec assurance et d'avouer : "Nous pensions pouvoir éradiquer le virus par le confinement, les tests de masse et les vaccinations. Nous nous sommes trompés - nos armes sont émoussées. Nous devrons vivre avec le virus. C'est pourquoi, au lieu de brûler des milliards supplémentaires dans des confinements ou de les donner aux actionnaires de Pfizer, nous devons quand même investir le reste de la fête du tir [11] dans la santé publique, et ce immédiatement". Celui qui fait preuve de courage pour un retournement intérieur n'a rien à craindre, bien au contraire - il monte dans l'estime des citoyennes et citoyens.

Remarques

[1] Tous les noms sont librement inventés

 

[2] https://www.berliner-zeitung.de/wochenende/zwischenruf-eines-geimpften-warum-ich-verstaendnis-fuer-die-impfskeptiker-habe-li.204231   > FR

[3] https://www.derwesten.de/politik/omikron-corona-karl-lauterbach-endemisch-klaus-stoehr-christian-drosten-id234330337.html  >FR

[4] https://swprs.org/professor-ehud-qimron-ministry-of-health-its-time-to-admit-failure/  >FR

[5] https://www.nzz.ch/meinung/der-andere-blick/der-wind-dreht-sich-die-impfpflicht-kommt-wohl-nicht-mehr-ld.1665236?

[6] https://www-rki-de.translate.goog/DE/Content/Kommissionen/STIKO/stiko_node.html?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=en

[7] ministre de la santé

[8] https://de-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Aluhut?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=en

[9] https://fr.wikipedia.org/wiki/Neue_Z%C3%BCrcher_Zeitung

[10] par exemple : https://www-fuldainfo-de.translate.goog/montagsspaziergaenger-zogen-durch-fulda/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=en

[11] https://www.larousse.fr/dictionnaires/allemand-francais/Sch%C3%BCtzenfest/304716 , par exemple : https://www.biberacher-schuetzenfest.com/

Trad. v.01 - 29/01/2022 - F. Germani
Original allemand